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Pourquoi les hommes ont-ils peur de l’engagement ?

Les raisons derrière la peur de l’engagement

La peur de l’engagement, également appelée gamophobie, est un phénomène répandu chez de nombreux hommes. Selon une étude menée aux États-Unis, plus de 50% des hommes célibataires craignent de s’engager dans une relation sérieuse. Mais quelles sont les causes profondes de cette peur ?

La crainte d’être blessé émotionnellement

L’une des principales raisons pour lesquelles les hommes ont peur de l’engagement est la crainte d’être blessé émotionnellement. Beaucoup d’hommes ont vécu des relations passées douloureuses, ou ont vu des proches souffrir suite à une rupture ou à une trahison.

Ces expériences passées peuvent conduire à une crainte inconsciente de revivre ces souffrances. La peur de s’ouvrir à nouveau émotionnellement et de se retrouver vulnérable face à une autre personne est très présente.

La peur de perdre sa liberté

L’engagement signifie sacrifice d’une partie de sa liberté individuelle au profit du couple. Certains hommes, très attachés à leur indépendance, ont peur de perdre leur liberté de faire ce qu’ils veulent, quand ils le veulent.

Sortir avec ses amis à l’improviste, flâner le dimanche, consacrer du temps à ses hobbies… autant d’activités qui peuvent être restreintes en couple. Cette perspective peut effrayer.

La peur de l’échec

Beaucoup d’hommes ont également très peur de l’échec, et notamment de l’échec amoureux. Or, s’engager signifie prendre le risque que la relation ne fonctionne pas sur le long terme.

Cette éventualité, et ses conséquences potentiellement dévastatrices (souffrance émotionnelle, divorce coûteux…) peuvent terrifier certains hommes et les conduire à fuir tout engagement.

La peur du rejet

La gamophobie chez les hommes peut également provenir d’une peur panique d’être rejeté par leur partenaire. Ces hommes manquent sévèrement de confiance en eux dans le domaine amoureux.

Ils craignent de « ne pas être à la hauteur », de ne pas rendre leur partenaire heureuse, et d’être abandonnés. Plutôt que de prendre le risque de la déception, ils préfèrent donc ne pas s’engager.

Une estime de soi fragile

Derrière de nombreux cas de gamophobie se cache une faible estime de soi. Ces hommes ne s’aiment pas vraiment eux-mêmes, ont une image négative d’eux-mêmes.

Ils projettent ce manque de confiance en eux sur leurs relations amoureuses, ce qui les sabote. Une thérapie pour renforcer l’estime de soi est souvent nécessaire.

Conséquences de la gamophobie

Cette incapacité à s’engager durablement avec un(e) partenaire amoureux(se) a évidemment des répercussions importantes sur la vie sentimentale des hommes concernés :

Des relations peu durables

La peur de l’engagement se traduit directement par des difficultés à construire une relation stable et s’inscrivant dans la durée. Les relations amoureuses des hommes gamophobes sont souvent de courte durée.

Soit ils mettent prématurément fin à la relation au bout de quelques mois, soit ce sont leurs partenaires qui se lassent d’attendre un engagement qui ne vient jamais.

Un cercle vicieux

Ce en quoi ces échecs répétés ne font que renforcer leur gamophobie. Ils confortent l’idée que « de toute façon, je finis toujours par me faire larguer » ou « au final, je ne rends personne heureux ».

Cela devient un cercle vicieux auto-réalisateur, qui empire au fil des ruptures. La peur de l’engagement s’ancre alors toujours plus profondément.

Solitude et frustration

À force, beaucoup d’hommes gamophobes se retrouvent seuls, et finissent par souffrir de solitude. Ils sont alors partagés entre deux frustrations : leur incapacité à s’engager, et leur besoin malgré tout d’avoir une compagne.

Certains peuvent sombrer dans une forme de dépression, d’autres compenseront par des activités addictives (travail, alcool, drogues…). Mais dans tous les cas, leur qualité de vie en pâtit.

Comment vaincre sa peur de l’engagement

Heureusement, des solutions existent pour venir à bout de sa gamophobie. En combinant travail sur soi et thérapie, il est possible de retrouver une capacité à s’engager sereinement en couple.

Faire preuve d’auto-compassion

La première étape est d’arrêter de se juger négativement. Comprenez que votre peur de l’engagement est une protection face à des souffrances passées, et fait donc partie d’un mécanisme d’autodéfense. Soyez compréhensif envers vous-même.

Examiner ses peurs à la racine

Ensuite, il faut prendre le temps d’explorer en profondeur d’où viennent vos peurs. Quelles sont les expériences passées qui vous ont marqué ? Your parents’ relationship? Past heartbreaks? Traumas? En comprenant la racine, on peut commencer à guérir.

Suivre une thérapie

Consulter un thérapeute spécialisé dans les relations de couple peut vous aider énormément. Via des séances hebdomadaires, vous pourrez peu à peu désamorcer vos peurs irrationnelles vis-à-vis de l’engagement.

En parlant, votre subconscient finira par moins associer amour et souffrance. Vous vous libèrerez de vos démons intérieurs.

Sortir de votre zone de confort

En parallèle, vous devrez aussi vous confronter en douceur à ce qui vous fait peur. Par exemple, avoir des discussions sur le futur avec votre partenaire, même si cela vous angoisse au début.

Faire des projets à deux, partir en weekend…tous ces « mini-engagements » vous aideront à vous désensibiliser.

Renforcer votre estime personnelle

Enfin, travaillez sur votre confiance et votre amour de vous-même, via des activités valorisantes et gratifiantes. Du sport, de l’art, apprendre à cuisiner…tous les hobbies qui vous font vous sentir épanoui et fier sont bons à prendre.

Vous réaliserez qu’on peut s’engager en couple tout en continuant à s’épanouir soi-même. Ces deux éléments sont complémentaires, et non opposés.

Conclusion

La peur panique de l’engagement amoureux touche de nombreux hommes, qui se retrouvent incapables de s’investir pleinement dans une relation sur le long terme. Les causes sont multiples : traumas passés, estime de soi fragile, crainte de la souffrance, ou peur du rejet.

Mais en prenant conscience de ses peurs irrationnelles, en suivant une thérapie, et en renforçant sa confiance en soi, il est possible de retrouver une capacité à aimer pleinement. Et à s’engager en couple avec sérénité, sans angoisse paralysante.

Sources :

  • Ellis, A., & Harper, R. A. (1975). A new guide to rational living. Wilshire Book Company.
  • Marcia, J. E. (1966). Development and validation of ego-identity status. Journal of personality and social psychology, 3(5), 551.
  • Murray, S. L., Holmes, J. G., & Griffin, D. W. (1996). The benefits of positive illusions: Idealization and the construction of satisfaction in close relationships. Journal of personality and social psychology, 70(1), 79.
  • Overall, N. C., Girme, Y. U., Lemay Jr, E. P., & Hammond, M. D. (2014). Attachment anxiety and reactions to relationship threat: The benefits and costs of inducing guilt in romantic partners. Journal of personality and social psychology, 106(2), 235.
  • Simpson, J. A. (1990). Influence of attachment styles on romantic relationships. Journal of personality and social psychology, 59(5), 971.

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